Notre monde contemporain est heurté par de nombreux changements qui bouleversent l’équilibre de tous les systèmes vivants. (1)
De la planète en danger à une évolution très rapide des rapports humains sous l’impact d’une technologie toujours plus présente, beaucoup s’y perdent ou s’en accommodent sous forme symptomatique.
L’éclatement de la famille traditionnelle, la dissolution des rapports de parentalité verticaux, la remise en cause profonde des relations dissymétriques homme/ femme, le délavement de notre identité culturelle (2), tout nous est nouveau et requiert des capacités d’adaptation mises à mal par la rapidité des mutations en cours.
Changements, mutations ou ruptures ?
Face à l’éclatement de ces repères identitaires, de nombreux troubles apparaissent chez les enfants et les adolescents : hausse des dépressions, addictions aux écrans, isolement, rupture des liens avec le groupe de pairs, effondrement scolaire…
Mais aussi au sein des familles : l’exercice actuel de la parentalité soumise à des injonctions paradoxales précipite de plus en plus de parents dans l’angoisse, l’incertitude voire le burn-out parental, le délitement des liens familiaux touchant de façon inégalitaire les différentes classes sociales…
Ces ruptures touchent aussi à la transmission du savoir, rupture du rapport à l’écrit et à l’histoire, primauté des réseaux sociaux soutenant toujours plus l’émotionnel au détriment du développement cognitif et de la capacité à penser et trier les informations.
Autant de bouleversements qui peuvent perturber le rapport aux autres mais aussi le rapport à soi. Qu’en est-il alors de nos mécanismes d’adaptation et de résilience face à ces ruptures ? Constituent-elles seulement une épreuve, un trauma ou une transformation de soi riche de possibilités ultérieures ?
Les soignants en santé mentale et tous les spécialistes de la relation d’aide et de l’accompagnement social sont également bouleversés dans leurs pratiques : burn-out professionnel, fatigue compassionnelle…
Sommes-nous condamnés à « bricoler dans un champ de ruines » (Jean-Pierre Le Goff, Émission Répliques) ?
Comment rester soi-même une ressource alors que nos structures ne peuvent plus répondre aux demandes exponentielles d’une population en souffrance ? Comment recréer des liens protecteurs dans le groupe, du lien avec soi-même ? Pro-sociaux, nous (Homo Sapiens) sommes équipés pour construire de la coopération, du lien et répondre aux besoins d’attachement vitaux pour chacun-e.
Ces deux jours partiront de l’analyse de ces différentes ruptures puis aborderont nos capacités de résilience individuelle et collective. Nous croiserons les points de vue sociologique, neuro-scientifique et clinique nous donnant des pistes de réflexion et d’action diversifiées et nous permettant d’intégrer la complexité des contextes actuels.
(1) Human Adaptation Institute, Christian Clot
(2) Nathacha Appanah, « La mémoire délavée », Mercure de France, 2023
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Programme complet et inscriptions bientôt disponibles.
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Publié le 5 février 2024 à 18:30